L’affaire du crocodile : l’art et la manière de la mairie de Bordeaux dans son soutien aux artistes locaux

Guillaume Renou, artiste bordelais, aurait du accepter les propositions de la mairie dès le début de l’affaire, quitte à s’asseoir sur certains de ses droits. Cette histoire montre une fois de plus qu’en matière de différends avec la commune de Bordeaux, la mairie sortira toujours vainqueur du tribunal administratif…

L’histoire du crocodile débute en 2009. La Mairie organise une exposition, « Sculptures en ville » :

« Du vendredi 29 mai au jeudi 20 août 2009, la Ville de Bordeaux propose une nouvelle présentation urbaine de sculptures monumentales. Après le succès de l’exposition de Bernar Venet durant l’été 2007, Sculptures en Ville est dédiée aux artistes bordelais. Une balade culturelle et artistique est proposée, à la découverte de douze installations rive gauche et rive droite. Les œuvres exposées ont été choisies par la Ville de Bordeaux, le Conseil Général de la Gironde, la Drac Aquitaine et le Frac d’Aquitaine. Alain Juppé, Maire de Bordeaux, inaugurera l’exposition vendredi 29 mai 2009 à 18 h 30 dans la cour de l’Hôtel de Ville. Pour cette opération, la Ville de Bordeaux a mis à la disposition des artistes les espaces publics, assuré transport, montage et démontage, et accompagné les artistes dans leurs relations avec leurs mécènes. A l’occasion de Sculptures en Ville, la réalisation d’un catalogue de vente d’objets d’art par correspondance a été confiée à l’association bordelaise Docile (Pola). »

A en lire le communiqué, la Mairie aime ses artistes, la Mairie organise de très beaux événements culturels et soutient la création locale.
Guillaume Renou, parmi une dizaine d’autres, est sélectionné pour sa sculpture monumentale, « Crocodile ». En inox, la sculpture fait 8 mètres de haut, 4 mètres de large, pèse 2 tonnes, est recouverte de 14 990 facettes en inox irisé.

Son crocodile, il lui fait prendre forme à partir de 2007, débourse 35 000 euros de sa poche, trouve des sponsors pour des matériaux et de la main d’œuvre.  Il accepte de participer à l’événement Sculptures en ville contre une rémunération pour trois mois d’exposition de 1000 euros. La commune de Bordeaux met à disposition des artistes des espaces publics, assure transport, montage et démontage.

La ville de Bordeaux semble donc considérer que sa politique culturelle en faveur des artistes se limite plus ou moins à dédommager les frais de l’exposition. La direction générale des affaires culturelles de la ville est en charge principalement de l’accès du plus large public aux structures et institutions culturelles municipales. Vu sous cet angle, l’artiste s’inscrirait alors dans une démarche citoyenne de diffusion culturelle en prêtant ses œuvres… Et gentiment, par cette exposition, la municipalité offre ses services pour participer à la communication des sculpteurs locaux et à leur diffusion.

Au moment du montage, assuré par la Mairie, « la sculpture tombe » pour les uns, ou « heurte la plate-forme du camion de transport » pour les autres. Toujours est-il qu’elle s’en trouve bien abîmée. Il faut donc chiffrer les dommages, ce qui est normal, il y a des assurances pour ça (Axa Art pour le coup). Guillaume Renou demande donc au Tribunal Administratif de mandater un expert judiciaire.
Jusque là, ça tombe sous le sens, l’œuvre ne pouvait être déplacée avant expertise. Et c’est un commissaire-priseur qui est nommé en avril 2010. Des fois, quand le type n’est pas sûr, il fait appel à un expert d’art. Mais là non.
Il prend sa calculette et tape le coût de la restauration (qui sera payé par l’assurance) et le préjudice lié à l’immobilisation. Pour le préjudice c’est facile, le contrat a payé l’artiste à hauteur de 330 euros par mois d’exposition, donc pour chaque mois où le crocodile a été immobilisé dans l’attente du rapport lui seront versés 330 euros. Cela se chiffre aujourd’hui à presque 30 mois.

Sauf que Guillaume Renou avait plein de propositions pour la suite des aventures de son reptile : le château du Prince Noir, la Maison du Fleuve qui lui en proposait 5000 euros pour 3 mois, la Mairie de Mont de Marsan, Blanquefort, et même une restaurant au Cambodge qui souhaitait l’acheter.
Comme quoi, ça fonctionne pas mal le plan com’ de la Mairie… Mais le croco, tout abîmé qu’il était, il a pas pu bouger…

Total des estimations de notre commissaire-priseur : 21 445 euros, et 15 610 euros pour l’enlèvement et le transport de l’œuvre à la charge de la commune de Bordeaux, comme prévu initialement par le contrat.

Avec cet argent, Guillaume Renou peut s’estimer satisfait d’avoir la possibilité de déplacer sa sculpture, de quoi racheter du matériel pour se mettre au travail gratuitement afin de réparer son œuvre, et de toucher une compensation sur la perte de revenu à hauteur de 330 euros par mois d’immobilisation. L’estimation du préjudice financier relève de la rigolade.

Là, c’est le moment où quand on a une once de connaissance en droit, on se dit qu’outre le fait qu’il va devoir se remettre à bosser gratuitement sur les blessures de son crocodile, il manque un petit quelque chose aux estimations, qui ne relève pas du respect mais de la loi.
Le crocodile a été exposé au public abîmé, dans un bassin d’eau qui a été vidé et qui a donc laissé des marques de calcaire sur la sculpture, entouré de barrières pour le moins disgracieuses. On peut d’ailleurs lire sur un blog : « (…) quand on la voit de plus près, elle est en assez mauvais état : quelques plaques sont absentes, et surtout il n’y a pas d’eau dans le bassin, de sorte qu’on voit la structure nue de la base, et une vilaine barrière encercle le périmètre. J’espère qu’elle restera et sera mise en valeur, je crois qu’elle a la carrure d’un monument à chérir. »
Si les conditions d’exploitation de l’œuvre altèrent la présentation qui en est donnée, on porte atteinte au droit moral de son auteur.

Pour notre commissaire-priseur, « l’œuvre n’étant plus présentée dans son contexte initial, il n’est pas certain qu’un préjudice esthétique ne soit pas présent ». Notre abonné en négations nous écrit donc à demi-mot qu’il y a quand même un petit préjudice qui a été commis, mais se garde bien de faire une quelconque estimation chiffrée de ce préjudice.
Et pourtant, la liste des bévues ne s’arrête pas à un préjudice esthétique : le cartel portant le nom de l’artiste étant tombé sur le sol, on peut se permettre de faire mention d’une atteinte au droit à la paternité.

Se sentant donc lésé, Guillaume Renou refuse la proposition estimée par le commissaire-priseur et votée par le Conseil Municipal et propose une nouvelle estimation où le préjudice esthétique et moral s’élève à environ 38 000 euros. En y ajoutant la réparation sur les dommages, le démontage prévu dans le contrat, l’immobilisation, l’addition dépasse de beaucoup les 21 000 euros que la Mairie se disait prête à accorder. L’artiste bohème qui insiste à faire valoir ses droits commence à sérieusement à faire grincer des dents la municipalité.

Cette demande à la commune de Bordeaux d’une nouvelle estimation reste lettre morte, ce qui veut dire qu’au bout de deux mois le silence est considéré comme un refus implicite. L’avocat de Guillaume Renou, Me Jean-Baptiste Bordas, saisit alors le Tribunal Administratif.

Parallèlement, des travaux sont en cours dans les jardins de l’Hôtel de Ville où est exposé l’animal. La commune de Bordeaux saisit alors le juge des référés pour que soit ordonné en mesure d’urgence l’enlèvement de l’œuvre. Début juillet, la décision est prise, Guillaume Renou doit faire enlever son crocodile sous astreinte de 200 euros par jour de retard. Comment l’enlever, qui doit s’en charger, est-ce que la mairie est encore responsable de cette charge financière, rien n’est précisé. Dans un premier temps, la Mairie estime que c’est à l’artiste de se débrouiller, mais la ficelle étant un peu grosse, elle revient sur sa position et accepte de payer le démontage.

Notre artiste cherche donc un transporteur, en trouve deux dont l’un des devis est estimé à 15 000 euros, ce qui correspond à l’estimation de l’huissier. Tout semble donc pouvoir être réglé rapidement, selon les souhaits de la municipalité. T’as qu’à croire… La Mairie explique à l’artiste que rien ne peut être fait sans validation par un vote du prochain Conseil Municipal sur le paiement.

Il faut donc attendre la rentrée de septembre 2011, et pendant ce temps là, le compteur de l’astreinte court. 26 septembre 2011, premier Conseil Municipal de l’année scolaire, le vote ne se trouve pas à l’ordre du jour. On parle Evento, Grand Stade, pas crocodile.

L’avocat de la commune répond alors qu’il manque sur le devis une note de Guillaume Renou « bon pour accord ». Or l’artiste n’a pas les moyens de payer le déplacement, il ne peut donc se permettre de certifier sur un devis qu’il va payer quoi que ce soit sans avoir la certitude que le Conseil Municipal décide de le lui accorder. Il note alors sur le devis « bon pour accord sous réserve du vote par le Conseil Municipal du coût du transport », ce qui agace très fortement à l’Hôtel de Ville. Le responsable du service financier se permet d’écrire que la mention est inutile puisque le vote sera favorable. Il est donc acquis pour ce service que le vote d’une assemblée élue est joué d’avance. Merveilleuse démocratie.

Un deuxième Conseil Municipal se passe, le vote sur le devis n’est toujours pas à l’ordre du jour…
Me Jean-Baptiste Bordas, avocat de l’artiste, saisit le Tribunal Administratif pour une requête en indemnisation à hauteur de 50 000 euros. Et quelle coïncidence, la mairie saisit au même moment le juge des référés pour liquider l’astreinte, juge qui doit déterminer pourquoi le crocodile n’est toujours pas parti de sa cage des jardins de l’Hôtel de Ville.

Mercredi 30 novembre 2011, au Tribunal Administratif, avant même que les plaidoiries commencent, M.Pouzoulet, juge des référés, explique grossièrement à l’audience qu’il s’agit ici d’argent public et qu’il est donc inacceptable que Guillaume Renou se fasse une publicité gratuite sur le dos du contribuable. De la même manière qu’à la mairie on juge que le vote du Conseil Municipal sera positif avant même qu’il ait lieu, le juge des référés se permet de donner son opinion avant les plaidoiries…

Le jugement tombe : Guillaume Renou est condamné à payer 20 000 euros d’astreinte et à trouver les moyens d’enlever son crocodile d’ici un mois, sinon, la mairie en fera ce qu’elle veut. Confiscation, destruction d’une œuvre, de quoi parle-t-on, jusqu’où sont-ils prêt à aller ?

Les 20 000 euros sont majorés de 1 000 euros correspondant aux frais d’avocat engagés par la municipalité représentée par Me Patrice Lacaze. Guillaume Renou, dont la situation financière est très précaire, va faire appel de cette décision.

Son seul tort dans cette affaire a été de vouloir faire valoir ses droits. Il a agacé et la machine publique s’est retournée contre lui. Les artistes seront soutenus tant qu’ils ne feront pas de vague.
Vive la République, vive la France.

Comments
14 Responses to “L’affaire du crocodile : l’art et la manière de la mairie de Bordeaux dans son soutien aux artistes locaux”
  1. stéphanie dit :

    (Le débat est a environ 1h46 de la vidéo, ci-dessous)

  2. stéphanie dit :

    Pour compléter, la vidéo suivante résume trés bien la situation:
    http://richpublisher.endirectv.com/window.php?OPE_ID=1265&FEN_ID=4507
    (Et vous verrez que le transporteur est payé, mais pas l’artiste en fait…)

  3. stéphanie dit :

    Etmaintenant une astreinte sur l’artiste ????????

    Que l’artiste soit condamné a payer 20 000 E, alors que la commune lui doit 20 000E tout pile. Celà ressemble plutôt a une magouille juridique de la commune il me semble non ? L’administration de la commune serait elle de connivence avec le tribunal administratif de la commune ?

    Que le texte proposé aux vote des élus en mai 2011, soit différent du texte proposé à l’artiste, est tout simplement du « faux en écriture », de la part de Mr Juppé. Evidement, si on demande aux élus de voter un texte différents de ce qu’ils demandent de signer à l’artiste, c’est tout bonnement du totalitarisme… que faites-vous, de la démocratie Mr Juppé ?
    Le texte de la délibération est ici: http://www.bordeaux.fr/ebx/ShowBinary/BEA%20Repository/flip/fr/CM/3794/7/acteCM/26308/pieceJointeSpec/70770/file/acte_20110028_D.pdf

    Alors, que ce texte, comme vous le voyez est suivit d’une convention qui est « tronquée », vous verrez que le texte s’arrête net en bas de page… ce qui est différent de ce qui a été proposé à l’auteur !
    Page 1: séance
    Page 2: protocole
    Page 3: adopte
    Page 4: page blanche
    Page 5: Convention
    Page 6: page blanche.

    En effet, on voit que cette convention ne tient donc que sur une seule page, et que toutes ces pages ne sont pas numérotées (ca ne veut rien dire si ce n’est pas numéroté…). Hors l’artiste a lui reçut une convention bien différente de plus de 10 pages !!!!

    Que la somation d’enlèvement, soit donnée alors que l’oeuvre est assiégée par des travaux (tranchées de géothermie) alors, que pour enlever une oeuvre telle, vous comprendrez qu’avec des travaux autour c’est plutôt difficil…
    Que ces travaux négligent l’image de l’oeuvre et de ces droits d’auteurs semblaient évident, d’autant que la commune, n’a jamais prévenu l’artiste de tels travaux.

    Une commune, se doit de respecter les oeuvres qu’elle expose ! Il y a des textes de lois là dessus et ceci quelque soit le contexte ! Des gens se sont battus pour avoir des droits, il est normal que l’artiste obtienne ses droits.

    Il me semble, que cet artiste a beaucoup travaillé, et investit toutes ces économies dans ce projet, il est normal et obligatoire, qu’une commune respecte les droits des auteurs, quand bien même si se sont ses auteurs locaux !

    Que la commune, prétende que l’ariste, ne voulait pas enlever l’oeuvre est abérant, c’est plutôt le contraire ! Car en effet, si la commune, voulait que l’oeuvre parte véritablement elle aurait fait un appel d’offre aux transporteurs (sous 3 devis qui auraient fait baisser le prix par les règles de la concurence, c’est comme celà que fait la commune d’habitude), et nommer, Mr Renou comme donneur d’ordre.
    Hors celà n’était pas l’intention de la commune, la commune voulait monter insidueusement une astreinte, pour diminuer sa dette. Pour se faire, elle a demandé a l’artiste, que Mr Renou transmette lui même un devis, pour que la commune le rembourse aprés 45 jours + 45 jours (X2) car vote au conseil du montant. L’artiste, ne pouvant pas évidemment avancer de lui même au transporteur ce montant. Cette situation, a fait traîner une astreinte de façon calculatrice de la part de la commune sur la tête de l’auteur. Malin non ?

    J’appel celà du calcul juridique, ou plutôt des fonctionaires escrocs…

    Pour résumer, une mairie casse une oeuvre d’art, puis la néglige esthétiquement, puis roule l’artiste dans la boue (voir internet la presse ne parle que des ennuis qu’a l’auteur avec la mairie, il n’y a pas d’article faisant de critique artistique).
    Comment après, celà un juge peut-il encore enfoncer l’artiste ???

    C’est dingue ça… je trouve que quand on casse et bien on paye !… L’artiste celà fait 3 ans, qu’il attend d’être payé… et je naimerais vraimment pas être a sa place… Celà étant je trouve qu’il a bien eut raison de se défendre autant, car il me semble, qu’il y a au sein de la DGAC de Bordeaux de gros abus. L’affaire Terrasson, était déjà révélatrice de la honte que sont ces fonctionnaires, mais là c’est goutu aussi…

    A au fait Mr Mric, si vous vous croyez si malin et défenseur de Juppe, commentez-donc ce lien:

  4. Gio dit :

    Au Cambodge il va surement trouver des gens pour réparer son chouette croco pas cher…

  5. mric dit :

    Quelle rigolade, Mr Renou est une personne avide d’argent il me semble.
    Comme vous l’avez écris, « Il accepte de participer à l’événement » en connaissant la rémunération et sans me tromper un bon nombre d’artiste on refusé de participer au projet pour la raison de cette faible compensation. Donc, j’ai envie de dire, c’est son problème.

    Ensuite accident, ok, mais le jugement en sa faveur est tombé mais il ne lui a pas suffit, pour bien comprendre il faut aussi préciser que Mr Renou a contacté des experts (galeristes) pour évaluer le prix de vente de son oeuvre (estimation donné au vu de la qualité et l’intérêt du travail, entre 15 000 et 25 000€, le prix d’une petite voiture), mais je crois qu’il a en suite sur évalué lui même son travail a plus de 100 000€ (pour information un FRAC dépense cette sommes chaque année pour acquérir un grand nombre d’oeuvres d’artiste reconnu, il y a quand même de quoi se poser des question il me semble)

    De plus, le préjudice, il est où??? Moi comme d’autres et comme la municipalité, nous avons subis cette sculpture qui pour moi n’est pas digne d’une grande ville (les même personnes qui cris au scandale sur ce « fabuleux crocodile » dénigre le Lyon de Veilhan qui artistiquement parlant est a des années lumière du travail de Mr Renou)

    Pour finir, « la situation de G. Renou est très précaire », dans ce cas pourquoi et comment a t il fait pour mettre de sa poche, comme vous le dite ci-dessus, 35 000€????
    Et comment a t il pus refuser l’accord trouvé lors du premier jugement qui lui permet de réparer la dite oeuvre, si en plus il y a un acheteur au Cambodge, là je veux dire il y a soit mensonge soit bêtise….

    Alors de qui ce moque t on, a avoir trop les dents qui raye le parquet, on fini par bouffer des copeaux :p

    • Sam dit :

      entre 15 et 25000€ le prix de vente de cette oeuvre???!!! Alors qu’elle a du en coûter le double au vu des informations…J’espère que l’estimation n’est pas faite en considérant un prix de vente d’une galerie, sachant que le galeriste prend 50%…pas cool ce Mr Renou, il aurait pu l’offrir sa sculpture quand même..!

      • mric dit :

        Pour information une oeuvre ne s’évalue pas sur son coup de production, si vous dépensez plus que la valeur artistique c’est votre problème. L’art n’est pas un produit contrairement a ce que vous croyez. Mais libre aux artistes de croire qu’il vende des chaussures, et dans ce cas autan faire fabriquer leurs idée en Chine si seul la rentabilité les interesse.
        Et oui les galeries vende parfois a perte, d’ou l’intérêt de travailler avec de VRAI et BON artistes :p

      • Sam dit :

        « si vous dépensez plus que la valeur artistique c’est votre problème » Il faudra alors m’expliquer comment vous calculer la valeur artistique d’une oeuvre avant même de l’avoir créée?!!! Dans le monumentale, il est évident que le coût de production, la technique utiliser, les matériaux doivent être pris en compte, sans pour autant que cela soit sa base de calcul unique, sinon il suffirait de multiplier par 2 comme dans le commerce.
        Je ne dis pas que l’artiste n’a pas vu trop grand ou ne voulait pas profiter des indemnités, mais estimer une oeuvre à la moitié de son coût de production (même faite en Chine elle n’aurait pas coûté moins cher) est juste ridicule et dégradant pour le travail effectué.

    • Didier COSTE dit :

      Certains commentaires ci-dessous sont parfaitement écœurants, autant par leur forme, plus barbare qu’approximative, que par le mépris des artistes qu’ils exhibent et qui puent la France sarkozyste. Il ne s’agit pas pour moi d’évaluer esthétiquement la sculpture en question, que je n’ai pas vue de près, et qu m’a paru, tout en étant visuellement réussie, voire saisissante, miser plutôt, dans le contexte où elle était exposée, sur un désir moderniste d’impressionner et sur la force de l’incongruité symbolique prolongée dans la postmodernité. Mais il s’agit bien de savoir, à partir du moment où la ville de Bordeaux se cherche une image « avant-gardiste » au plan culturel, pour mieux vendre son patrimoine et donner une image d’ouverture généreuse à son maire, si elle a le droit d’exploiter honteusement les artistes qui ont besoin d’être exposés pour exister et poursuivre leur travail. Dans le cas présent, l’artiste est visiblement traité comme un prestataire de services bénévole, que l’on abandonnera aussitôt que la bonne image qu’il était censée donner de la politique culturelle de la ville, en échange d’une visibilité dans l’espace public, sera endommagée par un incident auquel le « partenaire public » se montre incapable de faire face. Une municipalité respectueuse de la culture qu’elle prétend promouvoir aurait dû non seulement indemniser, avec l’assurance, l’artiste lésé, mais proposer de lui acheter l’œuvre, pour la bouchée de pain (ou de poisson) qu’est aujourd’hui, en matière de sculpture monumentale, une somme de quelques dizaines de milliers d’€, et d’assurer à cette œuvre un lieu d’exposition permanent (il ne manque pas de place sur les quais et dans les parcs). En voyant le gâchis de la gare Saint-Jean, le goût Peer Import des lampadaires des quais, et tant d’autres aberrations esthétiques commises par l’équipe de Juppé, on ne peut que se dire que cette mairie est bien l’entité qui pense en termes de publicité tape-à-l’œil, et que l’artiste, choisi pour tout autre chose que la qualité de son travail, a été trompé sur la marchandise de bout en bout. J’espère vivement que la Cour d’Appel administrative renversera la décision du TA.

      • mric dit :

        Cher monsieur,
        Je suis au regret de vous dire que vos raccourci politique et vos jugement a l’emporte pièce, sont du niveau d’un « Le Peniste » (oui moi aussi je peux tirer des conclusions à la con comme les votres).

        Sachez que de vouloir catégoriser les gens sans les connaitre vous plonge souvent dans l’erreur, un peu comme l’ignorance que l’on peut découvrir dans le reste de votre tirade.
        Car mon cher monsieur, il est important de faire la différence entre dizaines et centaines (même si vous allez me dire qu’une centaine c’est 10 dizaines).
        Ensuite il est important de savoir, pour éviter d’écrire des âneries, que ni le maire de Bordeaux, ni aucun maire ne peux décider seul d’imposer une œuvre d’art à la ville. Pire encore, les œuvres dans l’espace public font l’objet d’un appel d’offre et passe devant des commissions qui sont loin d’être tenue par des membres de la mairie mais bien par des professionnels et spécialistes (et zup pour vous y a rien de politique là).
        De plus vous comparez l’aménagement urbain (lampadaires) et sculpture monumentale (lequel de nous deux est un salaud envers l’artiste ???? peut être souhaitez vous que les dents de la bête clignote la nuit ???)

        Et pour finir, j’ignore effectivement qui vous êtes moi aussi mais je peux affirmer a la lecture de cette phrase, « un désir moderniste d’impressionner et sur la force de l’incongruité symbolique prolongée dans la postmodernité », que vous n’êtes pas critique d’art puisque cet ensemble de mots ne veux rien dire du tout, quitte a vouloir parler d’art utiliser des mots simple permet souvent d’être compris par le plus grand nombre.

  6. patou le chaud dit :

    comme quoi, savoir rédiger un contrat avant de commencer quoi que ce soit, ça peut etre utile!!

  7. Jeff dit :

    Je suis personellement d’accord avec le juge des référés . M .Renou, (et ses avocats) a visiblement cherché à « pousser le bouchon » pour obtenir une grosse indemnisation à la suite d’une simple manoeuvre malheureuse lors du déchargement de son oeuvre .C’est lui qui , dès le début, a souhaité saisir le tribunal administratif ( pour une expertise soit-disant) alors qu’un accord amiable était certainement possible avec l’assureur( Le coût de la réparation de l’oeuvre est mineur dans cette affaire !!!) …Il me parait donc non seulement légél mais légitime qu’il se soumette aux décisions d’un tribunal qu’il a lui même considéré comme arbitre .. ou alors il cherche à nous dire qu’il est porteur d’une sorte de « justice personelle et universelle » et qu’il n’est pas soumis au droit du commun des mortels …. Dans ces cas là ce n’est pas un crocodile qu’il doit représenter … 🙂

  8. sebert dit :

    Dommage pour l’artiste, il est bien beau ce croco… à l’image de notre dirigeant…!!
    A quand un panier de crabe…A la place?

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